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de 500 à 999 ouvriers, 9 heures ; établissemens de 100 à 499 et de 25 à 99 ouvriers, 9 h. 1/2 ; au-dessous de 25 ouvriers, 10 h. 1/2. Et c’est encore là une constatation à retenir.

Nous ne parlerons pas longuement du travail de nuit, bien que, contre 11 entreprises, occupant 5 727 ouvriers, où l’on ne travaille jamais la nuit, l’enquête ait relevé 30 établissemens miniers, avec 37 788 ouvriers, où la production est continue ; et, parmi les mines de combustibles où se pratique le travail de nuit sans que la production soit continue, 19 entreprises, occupant 31 496 ouvriers, dont le personnel travaille, en tout ou en partie, la nuit complète pendant tout ou partie du temps de production. Pour les mines de houille, surtout pour les plus importantes, pour celles qui emploient le plus grand nombre d’ouvriers et qui représentent vraiment la grande industrie minière, cela signifie simplement ou que le travail se fait à plusieurs postes toute l’année, là où la production est continue, ou que, là où elle n’est pas continue, à certaines époques de l’année, les postes sont multipliés. Mais, dans la très grande majorité, dans la presque-unanimité des cas, et sauf des coups de presse tout à fait extraordinaires, les mêmes hommes ne travaillent pas jour et nuit. Qu’ils la fassent le jour, ou qu’ils la fassent la nuit, ils ne font que leur journée de huit, neuf ou dix heures, et peut-être le mineur, habitué au travail dans la nuit perpétuelle, oublie-t-il assez aisément si ses huit, neuf ou dix heures sont une journée de jour ou une journée de nuit.

Nous ne parlerons pas non plus des heures supplémentaires, parce que, des 60 établissemens, avec 80 000 ouvriers environ, observés par l’enquête, plus de la moitié (38 établissemens, occupant près de 45 000 ouvriers) les ignoraient complètement. Il n’y avait que 2 entreprises, avec 8 161 ouvriers, où l’on en fît à des époques régulières, 20, avec 27 264 ouvriers, où l’on en fît à toute époque suivant les besoins. Dans une seule entreprise, la durée maxima du travail journalier, y compris ces heures supplémentaires, avait dépassé 14 heures ; et si, pour treize autres établissemens, cette durée n’a pu être connue, — ce qui laisserait à penser, — dans trois entreprises, occupant environ 9500 ouvriers, elles avaient été payées, en tout ou en partie, à un tarif supérieur au tarif normal[1].

  1. Note de la direction générale des Mines de B… : « Des heures supplémentaires sont rarement demandées aux ouvriers. Pour les redoublages, on compte toujours un poste supplémentaire à l’ouvrier. Les longues coupes n’ont lieu habituellement que pendant la quinzaine de Sainte-Barbe ; pendant cette période, le commencement de la remonte du poste du matin est fixé à 4 heures du soir. »