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LE TRAVAIL
DANS
LA GRANDE INDUSTRIE

I
LES MINES DE HOUILLE[1]

III
LA PRODUCTION ET LE SALAIRE. — LE CONTRAT DE TRAVAIL


En regard du temps et de la peine, il faut mettre le produit et le prix du travail. Le produit, évidemment, est en raison de ces deux élémens, de ces deux forces combinées et coopérantes : la durée du travail et son intensité ; mais elles ne le « conditionnent » pas, elles-mêmes et elles seules, avec une rigueur absolue ; il y a toujours une mise en train, des frottemens, bien d’autres causes de déperdition d’effet, et toujours, pour avoir le travail utile, on doit retrancher du travail total le travail perdu[2].

Le travail effectif, si l’on prend ce mot pour synonyme de travail productif ou mieux encore de travail mesuré au produit, ce n’est donc pas la durée de présence, moins la durée du repos seulement ; je veux dire : on ne l’obtient pas en retranchant seulement de la durée de présence la durée des repos ; il y a à tenir compte d’autre chose. Dans les mines de houille, on l’a vu, l’ouvrier chemine parfois au fond pendant 1 heure, 4 h. 15, 1 h. 45 même 2 h. 45, afin de se rendre au chantier ; et, en certaines de ses parties du moins, ce chemin n’est pas une promenade, mais un véritable travail. Le travail effectif, le travail productif ne peut en conséquence représenter que la durée de présence.

  1. Voyez la Revue des 1er juillet et 15 août.
  2. Voyez A. Liesse, le Travail, aux points de vue scientifique, industriel et social.