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Le marquis de Foresta part pour Rome, muni de la lettre suivante, à laquelle nous joignons la réponse.


LE BARON DE DAMAS AU CARDINAL LAMBRUSCHINI

Monsieur le cardinal,

Je devais en juillet 1830 parler à Votre Éminence de l’objet sur lequel j’appelle aujourd’hui sa sollicitude, mais alors des difficultés qui semblaient insurmontables s’opposaient à l’accomplissement de mes vues ; celles qui existent aujourd’hui encore ne me semblent pas de nature à empêcher la solution que je désire.

J’ai donc pris mon parti, en ce qui me concerne : mais il faut d’autres conseils, d’autres volontés ; je demande à Votre Éminence conseil et appui : le marquis de Foresta, qui aura l’honneur de vous remettre cette lettre, expliquera mieux que je ne pourrais l’écrire l’objet de mes vœux, qui est aussi le but de son voyage. Si, comme je le pense, monsieur le cardinal, une décision du Saint-Père était nécessaire, j’ose espérer que vous voudrez bien la provoquer : demandez-lui sa bénédiction apostolique, et pour l’enfant précieux qui m’est confié, et pour ceux qui sont ou qui seront chargés de continuer son éducation.

M. le duc de Blacas a écrit pour le même objet à Votre Éminence, à M. le cardinal Sala et au Père général des Jésuites ; comme je n’ai pas l’honneur de les connaître, je m’adresse à Votre Éminence ; j’ai écrit aussi au P. Rozaven, qui est un de mes plus anciens amis.

Veuillez agréer, Monseigneur, l’assurance du respectueux attachement avec lequel j’ai l’honneur d’être,

de Votre Éminence,

le très humble et très obéissant serviteur,

LE BARON DE DAMAS.

Prague, le 28 janvier 1833.


LE CARDINAL LAMBRUSCHINI AU BARON DE DAMAS

Monsieur le baron,

M. le marquis de Foresta m’a présenté vers la fin du mois de mars votre intéressante lettre du 28 janvier et il vous portera aussi ma réponse.

Le digne voyageur m’a expliqué l’objet de sa mission que vous m’aviez suffisamment indiqué. La résolution prise est sage et vous fait beaucoup d’honneur. J’ai offert de grand cœur mes services à votre recommandé ; mais ils ont été inutiles parce que le bon Père général[1] avait accueilli tout de suite la demande et il n’a pas besoin d’avoir recours à l’autorité supérieure,

  1. Le P. Roothaan.