Le Parlement a été convoqué en session extraordinaire à la date du 14 octobre. Cette session extraordinaire n’a rien que de très ordinaire : elle a lieu tous les ans à pareille époque, et elle est généralement remplie par la préparation et la discussion du budget. Mais qu’en sera-t-il cette année ? Le budget vient à peine d’être déposé ; la commission qui doit l’étudier est à peine nommée ; enfin, le renouvellement partiel du Sénat, qui doit avoir lieu le 4 janvier prochain, obligera le gouvernement à abréger la session qui vient de s’ouvrir, et on dit déjà qu’elle sera close le 10 décembre. La discussion du budget, qui devrait être terminée le 31 décembre, ne pourra donc commencer que dans la seconde moitié de janvier ; et ce sera merveille si elle s’achève à Pâques, ou même à la Trinité. Quant à la question des congrégations religieuses qui ont demandé à être autorisées, il est difficile de dire à quel moment la Chambre pourra s’en occuper. Elle a pris du moins à ce sujet une grande décision, qui est de nommer au scrutin de liste la commission chargée de cette affaire délicate entre toutes, et dont la solution, quelle qu’elle soit d’ailleurs, soulèvera beaucoup de critiques et excitera beaucoup de passions.
Qu’est-ce à dire ? Les autorisations doivent être accordées ou refusées par une loi, et les projets de loi sont soumis à l’examen d’une commission nommée par la Chambre dans ses onze bureaux. La composition de ces bureaux provient d’un tirage au sort qui est renouvelé tous les mois. Le sort est aveugle, il est dès lors très impartial, et il lui arrive quelquefois de donner la majorité à l’opposition dans un ou dans deux bureaux : c’est ainsi que des membres de la mi-