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s’éclairaient fut on ne peut plus remarquable. Ce service était assuré par des éclaireurs (scouts) volontaires d’élite, qui tous étaient des hommes jeunes, instruits, infatigables cavaliers, ayant fait leurs preuves d’intelligence et de bravoure. Quand les scouts opéraient dans une contrée amie, ils étaient mieux informés de tout ce qui concernait l’ennemi que souvent les généraux de celui-ci ne l’étaient eux-mêmes. Lorsqu’ils se trouvaient au milieu d’une population hostile, les renseignemens qu’ils pouvaient se procurer étaient naturellement plus rares et moins précis, mais, grâce à leur expérience, ils faisaient encore ce service si difficile avec une perfection à laquelle des soldats ordinaires n’eussent jamais pu atteindre.

En résumé, le rôle si important, quelquefois même décisif, rempli par la cavalerie des deux partis, pendant ces cinq années de guerre, apparaît dans toutes les opérations. Son activité ne se dément pas un instant. Sans cesse elle renseigne, elle attaque, et c’est elle encore, chez les fédéraux comme chez les confédérés, qui porte les derniers coups. Au moment même où les cavaliers de Sheridan barraient avec leurs carabines les lignes de retraite de Lee et terminaient la guerre, la cavalerie de celui-ci, réduite à une poignée d’hommes, tentait un dernier effort. Commandée par son neveu Fitz-Hugh-Lee, elle se jetait sur une division de Sheridan, la culbutait et faisait prisonnier le général Greeg, son chef.