et dans l’art, par M. E. Duhousset[1], — la Fille du Soleil[2], par Armand Dubarry, qui a fait d’une manière à la fois spirituelle, instructive et amusante l’histoire de notre sphère, comme M. Aug. Robin, dans la Terre[3], en a fait la géologie pittoresque.
Dans ses émouvans récits maritimes, les Naufragés de la Djumna[4], — les Pirates de la Malaisie[5], — la Capitaine du Yucatan[6], le Corsaire noir[7], M. Émilio Salgari a fait preuve d’une féconde imagination, d’une habileté grande à obtenir l’effet dramatique. En ce genre, Rudyard Kipling est passé maître, et son récit d’une conception puissante, Capitaines courageux[8], égale les meilleurs et reste un des plus saisissans qu’on puisse lire, comme la Guerre fatale[9], du capitaine Danrit, et les Grands naufrages[10], contenant le récit des drames les plus tragiques de la mer, représentés par les aquarelles d’Alfred Petit.
Dans les romans, contes moraux et honnêtes, où la moralité n’exclut pas l’agrément et dont quelques-uns sont relevés par le charme du style, après avoir rappelé les Contes d’Andersen, traduits par M. E. Avenard[11], et mentionné la jolie édition, les Mille et une Nuits[12], illustrée par A. Robaudi, voici un livre d’une individualité bien tranchée d’un caractère intime, l’Ennemie[13], par Jean Fid, qui nous traduit dans un style élégant et toujours attachant les émotions d’une âme jeune, énergique, passionnée mais droite, que guide le souvenir d’une vraie adorée dans ses déceptions et ses souffrances jusqu’au jour où la haine pour l’ennemie qui a remplacé sa mère, a disparu et où elle trouve dans le capitaine Franck quelqu’un pour l’aimer, les Etapes de Madame Tambour[14] durant la guerre d’Espagne, avec les dessins très originaux et pittoresques de Tiret-Bognet, a tout ce qu’il faut pour convenir à la jeunesse. Voici dans le même genre, les Aventures de Firmin Brisset[15], d’abord marin sur un corsaire, espion puis soldat devenu officier à la suite de ses actions d’éclat. Le Trois Mâts la « Tirelire » [16], par M. Henry Leturque, qui met aux prises son héros avec les pirates des mers de Chine et chez les Boxers. Voici enfin le dernier héros de M. Paul d’Ivoï, Massiliague de Marseille[17], qui, dans la lutte gigantesque des républiques de l’Amérique du Sud contre les nations saxonnes du Nord, aide celles-ci à triompher avec la complicité de la Mestija ou Dolorès de Mexico, une exquise figure de jeune fille.
