d’entrée pourrait être exigé des visiteurs, tous les autres jours de la semaine demeurant absolument gratuits. Il a été soutenu par divers membres, devant la Commission, que des droits analogues étaient établis à peu près dans tous les musées de l’Europe ; que la perception d’un droit d’entrée, pendant un ou deux jours par semaine, serait, ainsi que le démontrent les statistiques étrangères, un précieux élément de ressources ; que le principe de la gratuité et les règles de large hospitalité qui sont l’honneur de la France ne seraient pas violés, parce que nos musées nationaux, fermés au public, dans l’état actuel des choses, un jour par semaine, s’ouvriraient ce jour-là même à un public spécial, trop peu nombreux pour y empocher les travaux intérieurs hebdomadaires, mais en situation de payer une taxe qui alimenterait, au profit de tous, les réserves qui leur font aujourd’hui défaut.
« La Commission du budget a pensé cependant, à une voix de majorité, que, dans le pays républicain qui s’honore du principe de la gratuité de l’enseignement, il était impossible, même dans cette mesure restreinte, de mettre un obstacle quelconque à la libre entrée de nos galeries artistiques[1]. »
Ainsi, au moment où elle s’occupait de constituer la Caisse des musées, la Commission du budget rejetait toute idée de droit d’entrée fixe à la porte de nos collections nationales. L’idée devait être reprise, deux ans plus tard, par le propre rapporteur du budget des Beaux-Arts, et par M. Denêcheau, député.
Le rapporteur du budget des Beaux-Arts de l’exercice 1897 était M. Georges Berger. On ne contestera pas le dévouement de M. G. Berger à la chose publique. Président de l’Union centrale des Arts décoratifs, président de la Société des Amis du Louvre, trois fois chargé de la défense du budget des Beaux-Arts (1897-1898-1901), M. Georges Berger s’est toujours acquitté de sa tâche en toute conscience, et ses rapports, nourris "de faits et d’idées, sont parmi les documens les plus utiles pour qui suit attentivement l’histoire administrative des Beaux-Arts en France.
M. Georges Berger ne pouvait pas ne pas prendre position dans une question aussi grave que celle qui intéresse l’avenir des Musées nationaux. Laissant de côté, dans son rapport de 1897, tout ce qui
- ↑ Rapport sur la personnalité civile des musées, par M. Georges Trouillot (Exercice 1895), p. 11.