L’ÉVACUATION DE LA HOLLANDE
L’occupation des provinces hollandaises durait depuis plus d’une année. Fastidieuse pour l’armée du Roi, cette prolongation insolite était, à plus forte raison, pour les populations conquises un intolérable supplice. Les taxes écrasantes, l’envahissement croissant des eaux, les incendies réglés, la disette, les épidémies, tant de fléaux accumulés décimant et ruinant les villes et les campagnes, amollissaient les plus fermes courages, poussaient au désespoir les plus exaltés patriotes. Il est certain qu’à ce moment la Hollande tout entière formait des vœux en faveur de la paix, la souhaitait ardemment et « à quelque prix que ce fût[2]. » « Toutes les lettres qu’on reçoit de Hollande, mande Stoppa à Louvois, s’accordent en ceci, que l’on n’y parle que de la paix. » — « Tout le monde, rapporte également Luxembourg,