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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 9.djvu/757

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« On a donné comme excuse à ce relâchement l’état de fatigue des hommes et des chevaux, ou l’approche de la nuit. En réalité, il est dû à l’épuisement nerveux ; la tension morale causée par le danger produit une fatigue physique telle que certains hommes, qui n’ont pas bougé de toute une journée, mais ont été soumis pendant de longues heures à la fusillade, sont hors d’état d’un effort quelconque. Avec les armes nouvelles, cette tension est plus grande qu’autrefois, et les dépressions sont aussi plus grandes.

« Cette action des troupes montées, formant de nombreuses avant-gardes, suffisait souvent pour frayer la route aux divisions d’infanterie. Il en fut ainsi à Sand-river, le 8 mai 1900, à Cronstadt le 12 mai, à Rhenoster-river le 21, à Vereeniging le 28. Mais il arriva parfois que cette action n’amenait pas le résultat attendu, soit que l’ennemi tînt bon, soit que sa ligne de défense eût un trop grand développement.

« Il fallait alors que l’infanterie intervînt. Son déploiement se faisait par un simple élargissement du front. Les colonnes des ailes avançaient dans l’oblique, tandis que les colonnes du centre ralentissaient leur mouvement, de manière à former un croissant.

« Les groupes d’artillerie divisionnaire entraient en action. Mais, si les Boers ouvraient le feu, avec des canons de gros calibre, les batteries de campagne anglaises se repliaient, tandis que les pièces de marine (canons de 4 pouces, 7) (10 c. 7) et de 12 livres à tir rapide, s’établissaient entre 3 500 et 4 000 mètres pour contrebattre l’artillerie boer.

« La marche des divisions s’exécutait par brigades accolées à 250 ou 300 mètres d’intervalle et de distance entre les bataillons. Pendant le tir des batteries de gros calibre, les têtes de colonne des forces placées au centre s’arrêtaient à hauteur des batteries. Alors se reproduisait le nouvel arrêt, War cloud, déjà indiqué.

« Sur toute l’étendue du champ de bataille, apparaissaient les signaux héliographiques reliant le commandant en chef aux quartiers généraux des divisions.

« L’artillerie continuait son tir. Puis, au bout de trois quarts d’heure ou d’une heure, les ordres de combat ayant été communiqués, les bataillons de tête des colonnes se mettaient en mouvement et constituaient la première ligne de combat. Les batail-