l’acquiescement de Pie VII. Les événemens de Rome et l’emprisonnement du Pontife suspendirent, non point seulement tout acquiescement, mais même toute audience, et, comme ces délais et ces incertitudes irritaient Napoléon, son Conseil ecclésiastique, dès 1809, ne put se défendre d’excuser le Pape en alléguant que Pie VII, privé de l’« assistance ordinaire » des cardinaux, ne pouvait « étudier avec activité une affaire liée, comme celle-ci, aux plus grands intérêts de la religion et des peuples. » L’excuse était bonne, elle ne comportait nulle réplique, et, jusqu’en 1814, Savone et Fontainebleau la rendirent valable. Le Pape, cette année-là, cessa d’être captif. Il pouvait dès lors examiner et trancher les difficultés de l’Allemagne. Mais bientôt une foudroyante nouvelle faisait haleter et respirer l’Europe ; l’Empereur, captif à son tour, avait l’Océan lui-même pour geôlier ; et ce ne fut plus avec Paris, mais avec Vienne, que Rome poursuivit le colloque.
Wessenberg fut, au Congrès de Vienne, le porte-parole des doctrines et des aspirations antiromaines. Chanoine depuis l’âge de douze ans, nommé par Dalberg, en 1800, au vicariat général de Constance, Wessenberg avait transformé cet arrondissement ecclésiastique en un terrain d’expériences pour les aventureuses réformes dont il rêvait. Défier Rome par des proclamations bruyantes n’était point de son goût : il préférait travailler discrètement, innover sans fracas, créer ainsi des « faits acquis ; » et, plutôt que de manifester contre Rome, il aimait mieux contraindre Rome à cette ingrate initiative de manifester contre lui, ce qui voudrait dire : contre l’Allemagne. Il avait dépassé, et de beaucoup, le degré de désinvolture qui s’exprimait par des bravades au Saint-Siège ; Wessenberg ignorait le Saint-Siège. Tout doucement, en toute souveraineté, il avait introduit parmi ses prêtres et ses ouailles une liturgie allemande, supprimé jeûnes et vigiles, effacé de son mieux la ligne de partage entre les diverses confessions chrétiennes, et même, peut-être, entre le christianisme et le rationalisme. Deux brefs du Pape, averti par son nonce de Lucerne, avaient dénoncé à Dalberg l’altitude du vicaire général ; et Dalberg, en 1814, l’avait relevé de ses fonctions. Mais, tout de suite après, il l’envoyait au Congrès de Vienne, pour « aviser à une restauration et à une organisation