prolongées. Il en est une que nous connaissons par la relation de M. L. Grandeau. C’est l’étude qu’a faite sur lui-même un officier de l’armée bavaroise, qui était, en même temps, un alpiniste exercé et un sportsman attentif. Le capitaine Steinitzer, habitué, en temps ordinaire, au régime de la viande, déclare avoir retiré, en temps d’excursion, un bénéfice surprenant de l’usage du sucre. Il lui est arrivé, au cours d’un voyage en montagne, de rester pendant une semaine entière au régime sucré presque exclusif, à raison d’un kilogramme par jour, absorbé dans du thé léger ou dans de l’eau acidulée. Cette alimentation lui permit de s’élever plus haut dans le même temps, et d’arriver au but, -plus dispos. La respiration, le pouls, le cœur étaient, à la fin, aussi calmes qu’après des courses ordinaires. Le capitaine a retiré de ses essais cette conviction que l’alimentation sucrée abondante augmente l’énergie musculaire, atténue ou supprime la fatigue, — et, enfin, que, pour les expéditions de touriste, elle peut dispenser de l’entraînement.
Les observations de ce genre, malgré leur intérêt, laissent toujours prise à la critique. On peut redouter les effets de l’illusion, le voile que met sur les yeux de l’observateur l’esprit de système, la suggestion, enfin.
Ces objections ne s’appliquent plus aux expériences exécutées sur les animaux. Celles de L. Grandeau et Alekan sur les chevaux de la Compagnie des Petites-Voitures, de M. Muntz à la Compagnie des Omnibus, celles de Wolf en Allemagne, ont montré que la ration de travail des animaux de trait devait comporter un poids d’alimens féculens et sucrés sept fois, huit fois, ou même vingt-deux fois supérieur à celui des matières azotées. M. Grandeau, en particulier, a essayé les effets de la substitution du sucre à une partie des grains et fourrages, dans la ration de travail. Les recherches, qui ont été poursuivies pendant près d’une année, ont porté sur trois chevaux aussi semblables que possible et soumis à un travail qu’on évaluait chaque jour avec exactitude. On déterminait les variations quotidiennes du poids ; on établissait, toutes les vingt-quatre heures, le bilan nutritif des entrées et des sorties de matière. — Voici le résultat : les animaux ont fourni le plus de travail avec des rations riches en sucre et pauvres en matière azotée. Les animaux à ration sucrée restèrent en meilleure forme que ceux à ration ordinaire. — En deux mots, le sucre s’est montré le meilleur