pour arriver à ce double but, des agens dans les divers ports de l’Oman. Il se fit reconnaître ensuite un droit de visite sur tous les navires faisant le trafic dans ces parages, et, sous le prétexte d’exercer ce droit de police et de surveillance, le gouvernement de l’Inde voulut s’établir dans le golfe Persique et y créer des stations à demeure. En 1840, les Anglais prirent pied dans l’île de Kharag, qu’avaient si longtemps possédée les Hollandais, et y laissèrent une garnison. Ils voulurent aussi s’installer à Ormuz. Dans l’île de Kischm, fut créé l’établissement militaire de Bassadore, pour commander l’entrée du golfe Persique ; une autre station fut fondée à Hendjam, autre île qui n’est séparée de Kischm que par un chenal de 2 kilomètres, et ce point fut désigné comme futur poste de la marine britannique. L’île de Kaïs entre Bouschir et Lindjafut également occupée. Ainsi, toutes les îles du golfe, situées en face de la côte iranienne, devinrent à cette époque le siège d’autant d’établissemens militaires anglais.
À ce moment, on put considérer l’Angleterre comme maîtresse du golfe Persique et du golfe d’Oman. A peu près toutes les îles dans ces eaux étaient placées sous son autorité directe, occupées militairement ; et, de plus, son influence prépondérante à Mascate, confirmée par une série de traités, lui assurait une sorte de haute suzeraineté sur les deux rives de ces mers, la rive arabique et la rive persane, qui se trouvaient dépendre alors du sultan de Mascate. Mais des considérations qui n’ont rien à faire avec la politique ne permirent pas au gouvernement de l’Inde de maintenir les établissemens militaires qu’il avait créés dans ces parages. Les îles du golfe où il avait installé des garnisons sont nues, arides, sans eau. Toutes les provisions, solides et liquides, qui étaient indispensables, devaient être expédiées de Bombay Au manque d’eau et de vivres vient s’ajouter le caractère du climat. Le golfe Persique est un des endroits du globe où sévit la plus implacable chaleur. On sait en effet que l’équateur thermique se replie vers l’hémisphère septentrional et longe la côte occidentale de la péninsule arabique et la rive méridionale de la Perse. Dans ces régions, les températures de 40° centigrades à l’ombre sont fréquentes, même au mois d’avril et par un calme parfait ; en plein été et lorsque le vent souffle du désert, la chaleur dépasse 50° ; au dire de Welstein, souvent l’ardeur du soleil fait éclater la pierre. Mascate et les îles du golfe sont au nombre de ces enfers que mentionnent les dictons