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Une petite machine à vapeur actionne la dynamo génératrice de l’électricité pour l’éclairage de l’huilerie ; une seconde, beaucoup plus forte (200 chevaux), met en branle tout le mécanisme de l’usine, entraîne les pompes, accumule la force dans les presses et lance sa chaleur dans les serpentins des caisses métalliques, afin d’empêcher l’huile de coprah de se concréter pendant la mauvaise saison.

Nous n’avons rien dit du bâtiment de la tonnellerie, dans lequel la fabrique fait monter les barils destinés à la livraison de la marchandise, fût perdu, car, à l’instar des propriétaires bordelais, les huiliers marseillais confectionnent eux-mêmes leurs tonneaux ; nous n’avons pas non plus mentionné le laboratoire qui complète l’installation, ni détaillé les précautions prises en vue des risques d’incendie qui menacent sans cesse les produits et les résidus. Nous en venons au personnel. Au-dessous du directeur et de l’ingénieur-chimiste, secondés eux-mêmes par sept ou huit employés en ce qui concerne le travail de bureau, et par trois ou quatre contremaîtres préposés à la surveillance, se placent les professionnels, conducteurs de machines ou tonneliers (5 ou 6 de chaque série). Tout cet état-major est français, à de rares exceptions près. Il n’en est pas de même des deux équipes de 40 ou 45 ouvriers chacune qui se succèdent tour à tour à six heures du matin et six heures du soir, car ceux-ci viennent tous d’Italie. Leur métier comporte quelques faibles connaissances techniques : ce sont en définitive de bonne gens, faciles à conduire quand on sait les prendre, et plusieurs d’entre eux gagnent leur vie à l’usine depuis de longues années. Leur journée n’est pas de douze heures, car un repos de deux heures interrompt leur besogne, le jour, à l’heure du repas, le soir vers minuit. Le dimanche, l’usine ferme ses portes de six heures du matin à six heures du soir, ce qui permet de faire alterner les deux équipes. Minimum de salaire 3 francs, et, en ce qui regarde les quelques femmes employées dans le travail à façon des scourtins, gain de 1 fr. 75 à 2 fr. 50.


IV

Laissant de côté les anciennes théories sur la nature de l’huile, nous dirons simplement que les corps gras, et en particulier ceux d’origine végétale, résultent de l’union de la