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LES
DAMES DE BELLEGARDE
MŒURS DES TEMPS DE LA RÉVOLUTION[1]

I
AUTOUR DU CHATEAU DES MARCHES

Dans les Mémoires qu’a publiés en 1865 le cardinal Billiet, archevêque de Chambéry, sur la persécution religieuse dont, sous l’épiscopat de l’un de ses prédécesseurs pendant la Révolution, son diocèse avait été le théâtre, il rappelle en quelques lignes un épisode romanesque, où figurent à côté des dames de Bellegarde, héritières d’une ancienne maison de Savoie, deux membres de la Convention, appartenant au parti terroriste : Hérault de Séchelles et Philibert Simond. Comme gêné de nommer ces personnages et d’exhumer leur souvenir, le cardinal se contente de nous les désigner sans entrer dans les détails de leur aventure. Mais, si peu qu’il en dise, il en dit assez pour

  1. Les documens inédits qu’indépendamment des publications contemporaines, l’auteur a utilisés dans cette étude proviennent des sources suivantes : Archives Nationales, Dépôt de la Guerre, Archives de la Justice, Manuscrits de la Bibliothèque Nationale, Archives des départemens de la Savoie, de Seine-et-Oise, de Meurthe-et-Moselle ; papiers conservés à la municipalité de Livry ; communications reçues à Epone (Seine-et-Oise), à Provins et à Chenoise (Seine-et-Marne) ; Archives impériales d’Autriche ; Archives de Dresde. Nombreuses minutes notariales et papiers de famille.