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Les connaissances que nous possédons sur la « fonction digestive » du foie, se complètent chaque jour ; mais leur point de départ remonte à une vingtaine d’années. Cette fonction appartient surtout aux invertébrés : les fonctions uropoïétique et antitoxique sont presque spéciales aux animaux supérieurs. Au contraire, la « fonction pigmentaire » et la « fonction martiale » sont d’une extension universelle ; elles constituent une acquisition très récente et encore peu connue dans ce domaine de la physiologie. Nous devrons leur consacrer un examen spécial.


VI

Le foie cumule, ainsi qu’on le voit par ce qui précède, un grand nombre de fonctions diverses. La cellule hépatique a la faculté de former le glycogène aux dépens des hydrates de carbone et des substances protéiques ; d’accumuler le fer et de l’utiliser pour ses opérations chimiques analytiques ; de s’emparer des graisses ou de les créer synthétiquement ; elle forme par synthèse l’urée qui débarrasse l’organisme des déchets des tissus. Elle s’empare encore chez les invertébrés des matières colorantes, des pigmens qui lui sont amenés et particulièrement de la matière verte chlorophyllienne des végétaux. Elle accumule le phosphate de chaux. Elle produit, enfin, des fermens divers, et particulièrement des fermens digestifs. C’est une cellule à tout faire. Elle n’est pas encore assez différenciée physiologiquement pour avoir un office unique : c’est une sorte d’ouvrier inférieur, apte à toutes les humbles besognes chimiques.


DASTRE.