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IV

Si nous tournons nos regards vers l’Italie, nous trouvons un spectacle tout différent, et nous comprenons les éloges que notre ministre des Finances adressait le 20 mars dernier, en une citation significative, aux finances de ce pays. Cette amélioration, qui se préparait lentement depuis une dizaine d’années, s’est affirmée aux yeux de tous par deux faits considérables : le retour du change italien au pair, et les excédens des quatre derniers budgets ; en même temps, la rente italienne 4 pour 100 dépassait le cours de 100, ce qu’elle n’avait point fait depuis 1886, et encore faut-il rappeler qu’à cette époque elle rapportait 4,34 pour 100 ; d’ailleurs, elle n’avait pas tardé ensuite à redescendre au-dessous de 100 et à être précipitée même jusqu’au cours de 74, en l’année 1893. L’ancien 5 pour 100 net d’impôts n’avait été coté au pair qu’une seule fois, en 1852. Cette marche des fonds publics donne la mesure du crédit que le royaume a mérité aux diverses dates de son histoire. S’il est aujourd’hui apprécié plus favorablement qu’à aucune autre époque antérieure, si le ministre du Trésor peut entrevoir la création d’un fonds 3 et demi pour 100 et escompter, avec un peu de hâte peut-être, la conversion du 4 pour 100, c’est que des progrès considérables ont été réalisés ; et ils l’ont été avant tout grâce à la politique financière suivie depuis plusieurs années, grâce à la restriction des dépenses, grâce à la fermeture du Grand Livre de la Dette, à la suppression des caisses spéciales et d’autres artifices comptables destinés en général à masquer des emprunts occultes. Alors que le budget de 1896-97 (l’année financière italienne va du 1er juillet au 30 juin) présentait encore un léger déficit de 9 millions et était grevé de 40 millions de dépenses extraordinaires pour l’Afrique, voici comment se sont clos les cinq exercices suivans, d’après les comptes définitifs (conti consuntivi) approuvés par la Cour des comptes de Rome :

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Années Recettes Dépenses Excédent Dépenses extraordinaires de Chine
1897-1898 1 629 1 629 9 «
1898-1899 1 659 1 626 33 «
1899-1900 1 672 1 633 39 «
1900-1901 1 721 1 652 69 15
1901-1902 1 743 1 680 63 10

[1]

  1. La lire, étant aujourd’hui revenue au pair, vaut un franc français.