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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 19.djvu/125

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de cette campagne, en des circonstances analogues, une chinoiserie de plus ne devait pas, cette fois encore, amener de fâcheuses conséquences pour ceux qui l’avaient commise !

Nous nous bornerons, dans les pages qui suivent, extraites d’un récit plus étendu[1], à relater en particulier le rôle joué par le corps français dans cette journée, après avoir donné, au préalable, un résumé succinct des opérations de chacun des contingens alliés.

Japonais. — Les Japonais, qui avaient poussé leurs avant-postes, dès le 12, au pont de Pa-li-kao, demandèrent, dans une conférence des généraux ordonnée, puis contremandée, puis reprise le 12 août au soir, à marcher sur la capitale par la grande route dallée, c’est-à-dire dans la direction des portes Est de la Cité tartare : Tchi-Houa-Men et Toung-Tche-Men. Le mobile qui guidait les soldats des lies du Soleil-Levant ne doit point être uniquement attribué, comme on l’a écrit, au seul désir que ceux-ci avaient de se réserver, dans cette attaque, la tâche la plus difficile et par conséquent la plus glorieuse, mais aussi, — un coup d’œil jeté sur le plan de Pékin le démontre, — aux avantages que leur procurait la prise de l’une de ces portes, en leur donnant immédiatement et directement accès dans les quartiers les plus riches de la Ville tartare, et en les menant rapidement aux portes du Palais Impérial.

Partis, dans l’après-midi du 13, de Tong-Tchéou, les Japonais allèrent bivouaquer à mi-chemin de Pékin et poussèrent leurs avant-postes jusqu’à proximité du faubourg qui précède la porte de Tchi-Houa. Le 14, à la nouvelle, connue par eux dans la nuit même, que les Russes avaient procédé à l’attaque de Toung-Pien-Men, ils tentèrent, vers neuf heures du matin, de s’emparer de Tchi-Houa-Men. Mais ce ne fut que le soir, vers huit heures, alors que les défenseurs de cette porte avaient déjà eu connaissance de l’arrivée des détachemens alliés aux Légations, c’est-à-dire sur leur ligne même de retraite, qu’ils parvinrent à faire sauter cette porte et à pénétrer dans la Ville tartare. Entre temps, deux bataillons japonais avaient été dirigés, vers cinq heures du soir, par un chemin de traverse, de Tchi-Houa-Men à Toung-Pien-Men ; ils entrèrent dans la Cité chinoise, puis sur le terrain des Légations, à la suite des bataillons

  1. Ce récit paraîtra prochainement à la librairie Hachette.