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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 19.djvu/161

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l’Indo-Chine, Bouillard et Wilden, agens du chemin de fer Hankéou-Pékin, Picard-Destelan, employé des douanes, Bartholin, représentant du Crédit Lyonnais, Merghelynck, premier secrétaire de la Légation de Belgique ; petite escorte d’élite, composée de gens aguerris par les épreuves du siège, au cœur chaud, revendiquant tous l’honneur de prendre part à une opération qui a pour objet la délivrance de compatriotes, et dont le général a eu l’occasion, comme il s’est plu à le proclamer en toute circonstance, d’apprécier le calme au feu, et l’intrépidité.

La colonne se grossira encore, au cours de l’action, de 250 Japonais qu’elle trouvera devant la porte Jaune de la Ville impériale. Commencée à sept heures du matin, l’opération prend fin à deux heures de l’après-midi. Vers dix heures, la route du Pétang était ouverte : Mgr Favier, les missionnaires, tout un peuple de chrétiens indigènes et les petits détachemens français et italiens affectés à la défense du Pétang, accueillaient leurs libérateurs avec des transports d’inexprimable allégresse.

Enfin, à la suite d’un combat de rues opiniâtre, dans lequel 600 Réguliers ou Boxeurs trouvent la mort, la colonne force l’entrée de la ville interdite et s’empare de la Colline-au-Charbon ou Mée-Shan. De ce point d’appui de premier ordre, dominant la ville de Pékin d’une soixantaine de mètres, la petite colonne internationale tient sous la menace des feux des pièces d’artillerie françaises, qui y sont aussitôt hissées, les palais et la Ville impériale, affirmant ainsi de la manière la plus éclatante la prise de possession, par les Alliés, de la capitale chinoise.


GÉNÉRAL H. FREY.