La plus vieille hôtellerie parisienne, c’est l’Hôtel-Dieu ; la plus récente, c’est l’« Elysée Palace » des Champs-Elysées. De l’une à l’autre fondation, les rites de l’hospitalité ont changé, et aussi sa forme et ses prix.
L’hôte, sacré pour les peuples antiques, n’est plus regardé de nos jours comme « envoyé des dieux, » si ce n’est par les aubergistes qui comptent sur lui pour alimenter leur commerce. Car si, comme le chante un opéra-comique :
Chez les montagnards écossais,
L’hospitalité se donne et ne se vend jamais,
Non, jamais, jamais, jamais ;
l’étranger n’est vraiment accueilli gratis que dans les pays où il
en vient peu ou point ; et c’était peut-être parce qu’il ne s’en
voyait guère qu’on les recevait si bien jadis.
Chez quelques nations, où les mœurs primitives se sont conservées, le voyageur trouve encore des caravansérails, — abris dénués d’ailleurs de toute commodité, — où il peut gîter sans payer ; dans la plupart des États civilisés, les nomades se divisent en deux catégories : ceux qui ont de l’argent s’appellent des « touristes, » ceux qui n’en ont pas se nomment des « vagabonds. » Si la charité n’a plus de lit à leur aumôner dans ses asiles, —
- ↑ Voyez la Revue du 1er avril 1903.