Derrière cette ville de la sultane Zobéide, qui vient de nous montrer si soudainement là-haut ses mille coupoles et qui a l’air d’une grande apparition tout en cuivre rose, ce sont bien de vrais nuages cette fois, qui forment ce fond si sombre ; — des nuages où la foudre, à chaque minute, dessine des zigzags de feu pâle. La tourmente d’où nous sommes à peine sortis, la tourmente de poussière et de sable, continue sa route vers le désert ; nous voyons fuir sur l’horizon derrière nous son voile lourd et son obscurité dantesque. De plus en plus, tout se précise et s’éclaire, les choses redeviennent réelles ; nous roulons maintenant au milieu des champs de l’oasis, un peu dévastés par la bourrasque, des champs de blé, de pavots, de coton et de riz. Quant à la ville, d’un premier aspect merveilleux auquel nous ne nous sommes plus laissé prendre, ce n’est comme toujours qu’un amas de ruines. — Et il s’agit maintenant d’y entrer, ce qui n’est pas tout simple ; pour un cavalier, ce serait déjà difficile ; mais, pour une voiture à quatre chevaux de front, cela devient un problème ; il faut longtemps chercher, essayer d’un chemin, reculer, essayer d’un autre. Nulle part le travail de ces fourmis humaines, que sont les Iraniens, n’a été plus fouilleur
- ↑ Voyez la Revue du 1er décembre, des 1er et 15 janvier et du 1er février.