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placée par le fusil Lee Metford nouveau modèle, dont la crosse est soutenue par une sorte de petit seau en cuir pendu à la selle à gauche pour soulager l’épaule qui retient l’arme par une bretelle.

Les cartouches en chargeurs sont portées en bandoulière, de gauche à droite. Le sabre est fixé à la selle comme dans notre cavalerie, mais attaché à droite pour faire équilibre au poids du fusil. Toute l’armée porte le brodequin lacé par devant avec les bandes molletières de nos chasseurs alpins.

La couleur de tous les vêtemens est jaune verdâtre. Les officiers sont habillés comme la troupe. Les insignes de grade, de la couleur du fond, sont placés sur les manches pour les officiers des corps de troupe, et sur les pattes d’épaule pour les états-majors, de telle sorte qu’à dix pas, on ne peut reconnaître un officier d’un soldat.

Le fantassin ne porte pas le sac. Les Anglais ont reconnu l’impossibilité du combat de tirailleurs sac au dos.

L’homme a ses vivres dans une musette, avec une chemise de laine. Une gamelle-marmite individuelle dans un étui en toile est fixée au ceinturon, par derrière, ainsi que le bidon. La capote, roulée, sur les reins.

Tout objet brillant est écarté. Les cuirs sont fauves. A 1 500 mètres, le mouvement seul indique la présence de troupes.

Ainsi, les nouvelles dispositions tactiques, tant en Angleterre qu’en Allemagne, sont tout à fait conformes aux principes fixés par notre règlement de 1875, tout en tenant compte des effets dus aux progrès de l’armement d’après le caractère des soldats de chaque nation.

Il devient donc possible de se rendre compte de ce que doit être en ce moment notre tactique, d’après le tempérament du soldat français.

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