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faibles, la région qui peut être considérée comme la clef de la position, les meilleures directions à donner aux attaques, les mouvemens du terrain dont la possession peut favoriser le développement d’un feu effectif sur la partie la moins forte de l’ennemi, etc.

Ces renseignemens peuvent être obtenus, disent les règlemens, par une observation personnelle du chef, par des pointes d’officiers ou des patrouilles, par des éclaireurs, par des ballons. Mais les règlemens n’essaient pas de faire connaître commentées différens organes d’information peuvent fonctionner. En effet, la recherche de tous ces renseignemens qui repose sur l’observation visuelle, est devenue impossible, sauf dans des cas exceptionnels sur lesquels on ne saurait compter. Alors comment reconnaître ? Il ne reste qu’un seul moyen : le combat. Napoléon disait : « On s’engage partout et puis l’on voit. » Le principe est toujours vrai, mais son application est plus difficile et, maintenant, il faut changer les procédés d’exécution.

Il est facile de comprendre que le danger de frapper dans le vide est devenu d’autant plus grave que la puissance des armes actuelles permet des décisions plus promptes.

Une partie des forces peut être mise hors de combat avant la jonction des autres fractions, trop éloignées ou mal dirigées. Il ne faut donc engager les gros qu’à bon escient et, pour obtenir des renseignemens suffisans, il faudra souvent reconnaître en forces.

Cette manière d’éclairer la situation fait l’objet des plus vives critiques de la part des écrivains militaires.

D’après eux, elle oblige à employer une partie importante des forces, qui est alors exposée à être contre-attaquée par un ennemi très supérieur en nombre ; d’autre part, si la reconnaissance est soutenue par le reste des troupes, il en résulte une bataille de rencontre dans laquelle rien n’a pu être prévu et où le succès, comme la défaite, dépend souvent de la fortune. Avec les anciennes armes, cette thèse pouvait se défendre. Il n’en est plus de même aujourd’hui, et l’emploi des rideaux donne la solution de la question.

Les rideaux sont formés de groupes de combat généralement de faibles effectifs, mais comprenant les trois armes, en proportion variable suivant le terrain et les circonstances. Ces groupes tiennent tout le réseau routier dans la direction de l’ennemi et couvrent les flancs. Ils créent ainsi, à grande