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la lumière électrique — et la force — à des prix assez bas pour que le grand public ait la possibilité de faire usage de l’électricité comme moyen courant d’éclairage.

Le jour n’est peut-être plus éloigné où Paris recevra, à des prix infimes, du courant électrique de moulins de mer, utilisant la puissance infinie des marées, ou d’usines alpestres, auvergnates ou cévenoles, exploitant des forces hydrauliques, restées jusqu’à nos jours sans emploi.

Dans un autre ordre d’idées, contrairement à ce que s’imaginent certaines personnes, les industries gazières n’ont nullement dit leur dernier mot. Sans parler de l’avenir de l’acétylène, si la fabrication du gaz de houille, de progrès en progrès, semble proche de la perfection, son emploi reste certainement encore susceptible de grands perfectionnemens.

On arrivera à le mélanger, sans danger d’explosion ou d’intoxication, au gaz à l’eau, aux vapeurs d’huiles lourdes, à l’air et à l’oxygène ; à consommer ces diverses combinaisons de gaz sous des pressions en assurant une complète utilisation ; à rendre les manchons à incandescence mieux gradués, moins fragiles et plus lumineux. Pouvant négliger le pouvoir éclairant, on assurera un pouvoir calorifique très supérieur à ce nouveau gaz et, par l’incandescence, on en tirera pour l’éclairage un meilleur rendement, tout en dépensant sensiblement moins qu’actuellement.

Telles sont, résumées et dans leurs grandes lignes, les situations prises aujourd’hui et les chances immédiates d’avenir des divers procédés d’éclairage.

Envisageons à présent les résultats acquis par chacun d’eux pour le service public et pour le service privé à Paris, à Londres et à Berlin.


II

L’éclairage privé à Paris est généralement assuré par l’huile végétale, par l’huile de pétrole, par le gaz et par l’électricité ; mais c’est le gaz qui a conservé le rôle principal.

Le prix de la lumière obtenue avec les lampes à huile végétale revient à peu près de 30 à 35 millimes par lampe et par heure, suivant la nature des appareils.

A une époque où la canalisation du gaz ne desservait pas