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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 21.djvu/647

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appartemens de Versailles, fussent réunis soit au Louvre, soit au Luxembourg où se trouvait déjà la suite des peintures de Rubens composant la galerie de Médicis. Deux fois par semaine, les deux collections ainsi formées étaient ouvertes au public, aux mêmes jours et aux mêmes heures. Une réserve était laissée à Versailles, afin de renouveler de temps à autre la décoration des appartemens. Sous Louis XVI, des achats importans, surtout d’œuvres de l’école hollandaise, le Bon Samaritain, les Pèlerins d’Emmaüs, les deux Philosophes en méditation et des Portraits de Rembrandt ; la Leçon de musique et le Galant militaire de Ter Rorch ; la Tempête et le Buisson de J. Ruysdael ; la Prairie de P. Potter, etc., étaient faits pour le Louvre. Un projet du comte d’Angivilliers proposait d’y centraliser toutes les œuvres d’art éparses dans les domaines de la Couronne. Mais il ne fut pas donné suite à ce projet et, vers 1785, la plupart des tableaux et les Rubens de la galerie de Médicis eux-mêmes étaient transportés au dépôt de la Surintendance à Versailles.

Pendant la Révolution, un décret du 26 mai 1791 ordonne la réunion au Louvre « de tous les monumens des Sciences et des Arts, » et en 1793, au plus fort de la Terreur, puis en 1795 et les années suivantes, les Expositions de peinture s’y succèdent régulièrement. C’est du 27 juillet 1793 qu’est daté un autre décret de la Convention portant que « le Muséum de la République sera ouvert le 10 août suivant dans la Galerie qui joint le Louvre au Palais National. » Les œuvres d’art déposées aux Petits-Augustins et celles qui proviennent des maisons « ci-devant royales, » excepté le Château de Versailles, devront y être rassemblées sous la surveillance des commissaires des monumens, et un crédit annuel de 100 000 francs est mis à la disposition du ministre de l’Intérieur, pour « faire acheter dans les ventes particulières les tableaux ou statues qu’il importe à la République de ne pas laisser passer dans les pays étrangers et qui seront exposés au Musée. » Le public y sera admis les trois derniers jours de chaque décade ; de leur côté, les artistes pourront y travailler de neuf à quatre heures, les cinq premiers jours de chaque décade. C’est à cette date, on le voit, que le Louvre fut définitivement constitué en un musée ouvert à l’étude. Mais les retards de la Commission primitive, chargée de l’aménagement et de la surveillance des galeries allaient encore reculer le moment où ce beau zèle porterait ses fruits. La Commission qui lui succéda fit