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du plafond est encore plus chargée, plus massive et plus tapageuse. Ce ne sont que saillies multipliées, niches, compartimens, médaillons, lourdes guirlandes, figures dorées, projetées sur le vide, menaçantes pour les visiteurs et qui sollicitent indiscrètement leurs regards, en restreignant encore la quantité du jour disponible. Si dans la nouvelle salie consacrée aux Rubens de la galerie de Médicis la lumière est convenable et si, avec la puissance et l’éclat de son coloris, le maître s’accommode mieux qu’aucun autre de la profusion des dorures qui encadrent ses œuvres, du moins est-on en droit de regretter que cette salle, construite spécialement pour recevoir la série complète de ses compositions n’ait pu la contenir tout entière et que la Naissance de Marie de Médicis, son Éducation, le Gouvernement de la Reine, son portrait, et ceux de ses parens, soient isolés de cet ensemble et exposés de la manière la plus défavorable dans la salle qui précède. L’obscurité de celle-ci est extrême et, outre d’autres peintures de Rubens, les admirables portraits de Van Dyck qui y ont été relégués et qui comptent parmi les chefs-d’œuvre du Louvre sont désormais absolument invisibles. Quant aux cabinets dont la salle Rubens est flanquée de part et d’autre sur sa longueur, leurs dimensions sont trop exiguës et la surveillance en est très difficile. Dans ceux de ces cabinets qui sont placés au Nord, les Rembrandt ne s’accommodent guère du jour cru et froid qui les éclaire, et au contraire, les tableaux exposés au Midi sont soumis pendant l’été à une chaleur très préjudiciable pour eux et tout à fait intolérable pour les visiteurs. Ces diverses défectuosités auraient pu être facilement évitées, croyons-nous, si, au lieu de distraire de la Salle Rubens les cabinets qui en restreignent les proportions, on lui avait donné toute la largeur du bâtiment, ce qui permettait d’y exposer la série complète de la galerie de Médicis. La construction des cabinets eût été différée jusqu’au jour, — prochain, il faut l’espérer, — où le départ du ministère des Colonies rendrait de nouveau au Louvre la possession de locaux qui lui appartiennent et qui lui sont nécessaires pour exposer convenablement ses richesses, En prenant ce parti, on obtenait les conditions de lumière, d’aération et d’espace qui, dans un musée, doivent primer toutes les autres, puisqu’elles sont indispensables pour l’étude des œuvres exposées et pour leur bonne conservation.

En regard de ces prodigalités décoratives, non seulement