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Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 21.djvu/899

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Quant à l’organisation des partis, plus proprement dite, elle est restée ce qu’elle était : le leader, le whip, un agent général, avec, au-dessous de lui, des agens gratuits ou rétribués, bénévoles ou cupides, et, même alors, capables, comme d’autres ailleurs, de « comptes fantastiques ; » exemple, celui qui portait sur la note de ses dépenses : moral anxiety, 500 livres ; 12 500 francs d’inquiétude ! Mais, telle quelle, ce n’était pas une mécanique très compliquée ; elle était, au contraire, très simple ; et il en fut ainsi jusqu’à l’entrée en scène de M. Chamberlain, comme maire de Birmingham, en 1873.

Durant les six années qui s’étaient écoulées depuis la réforme électorale de 1867, les associations politiques avaient pris de la force, à Birmingham même, terre prédestinée, dans et par la lutte que John Bright, au nom de la « démocratie radicale, » venait de mener contre la représentation des minorités. Cette force accrue et exercée, M. Chamberlain la recueillit, en quelque sorte, la concentra, la condensa dans l’Association libérale, rajeunie avec l’aide d’un wire-puller fameux, d’un homme passé maître en l’art de « tirer les ficelles, » et qui n’était autre que le secrétaire de cette Association, M. Schnadhorst. En tête du programme figurait toujours, comme article fondamental, la révision des listes : plus que jamais le « registre » et la « régistration, » si l’on ose le dire, ou l’ « enregistrement, » et même l’Association libérale devait porter ce travail à un degré de perfection rare. On garderait précieusement les canvassers, visiteurs ou reviseurs, à qui leurs tournées permettraient de prendre contact avec l’électeur et de faire en temps utile des prévisions et des pointages : mais on ne s’en tiendrait pas là : on diviserait la ville en quartiers et les quartiers en îlots ; à chacun de ces îlots on proposerait un « capitaine, » cependant qu’au sommet de sa hiérarchie, l’Association se donnerait comme un procureur général, un objector general, dont la fonction serait d’examiner de tout près la liste électorale, d’en fermer autant que possible l’accès aux adversaires, de la rendre autant que possible large et facile aux amis : le capitaine de l’îlot guiderait les reviseurs, et les reviseurs renseigneraient le procureur de l’Association, qui requerrait.

A sa base, l’Association libérale reposait sur le peuple, sans exception et sans restriction, sur tous les habitans de la ville, même non électeurs. Il y avait, en principe, une cotisation d’un