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Lausanne et de ses propres ennuis. Il va dans le Midi, et la nouvelle qu’il attendait devra m’être adressée à son défaut, si elle n’est pas arrivée avant jeudi. Ma position avec la Revue reste la même que depuis ma brouille. Je n’ai pas revu Buloz. Je vois quelquefois Bonnaire ; celui-ci doit désirer m’être agréable, et, si cela pouvait le décider enfin, je lui sourirais de mon mieux, — mais plus à Buloz.

Pour Davel, mon cher Olivier, j’ai pensé que, peut-être, si je pouvais arriver à en écrire un portrait taillé à vos frais, dans le vôtre, et en vous en faisant l’honneur, je rendrais plus de services à votre livre et j’agirais plus selon mon désir. Je vois d’ici cet article tout fait et très facile : il passerait dans la Revue de Paris qui deviendra mon refuge et mon camp des Volsques. Mais je n’ose dire quand ce serait fait : j’en vais toujours cultiver l’idée et me bercer des Dion et des Timolion, des Armodion et des Arcibogiton chrétiens et martyrs.

Mme Valmore m’a beaucoup parlé de Mme Olivier : elle m’a dit qu’elle me donnerait un billet pour elle ; mais elle vient de partir pour Rouen, et ce ne pourra être qu’à son retour. Nous venons enfin de recueillir ses poésies chez Charpentier[1]. Elles paraissent dans deux ou trois jours. En voulez-vous un exemplaire ? et comment vous l’adresser ?

Je ne suis pas du tout allé aux eaux ni en train d’y aller, chère Madame ; mes fonctions me fixent jusqu’au 1er août. A partir de là, que ferai-je ? Rien probablement, une course ou deux dans le rayon de Paris, et c’en sera fait d’un printemps et d’un été encore.

Un des fils de Hugo, le second, est très malade ; il a treize ans. On croit sa poitrine prise, c’est très grave.

J’entends d’ici les cris de douleur de cette pauvre Mme Reynier, dont Lèbre me parlait hier. — On me dit M. Ruchet à Louèche pour sa gorge ; mais mes regards et mes regrets se portent surtout vers Eysins et le pied du Jura.

M. Vinet est puni par où il a péché ; pourquoi s’occupe-t-il avec son beau talent, des Soumet, des Guiraud, des sots ? Ils lui répondent, il doit leur répliquer : cela n’a plus de fin ; au lieu de se moquer d’eux une bonne fois, ou mieux de les punir tout d’abord d’un éternel silence.

  1. C’est Sainte-Beuve- qui en et la préface.