Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1904 - tome 23.djvu/691

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’eucalyptus, aux longs rameaux souples, s’incline
Sur les jardins de la colline ;
Les narcisses, vers l’eau penchés,
S’ouvrent aux prés que le ruisseau rapide arrose,
Et l’herbe est rose
Sous les pêchers.

L’air nous enivre, ainsi qu’un philtre de jeunesse ;
Il semble que l’âme renaisse
Avec le printemps vif et clair ;
La sève ardente qui remplit les bois d’arômes,
Répand ses baumes
Dans notre chair.

Comme la mer, dans la clarté resplendissante,
Brille et sourit retentissante,
Notre cœur nouveau chante et rit
Au soleil jeune, au gai printemps qui nous éclaire ;
C’est pour nous plaire
Que tout fleurit.

Nos vœux d’amour ont la douceur des violettes
Délicieuses et discrètes,
Les ardeurs des narcisses d’or,
Et, plus hardis que les mouettes sur les grèves,
Tous nos beaux rêves
Prennent l’essor.


VEGA.