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AUTOUR
D’UN MARIAGE PRINCICER
RÉCITS DES TEMPS DE L’ÉMIGRATION

II[1]
FIANÇAILLES D’EXIL


I

L’affectueuse mise en demeure adressée par Louis XVIII à Madame Royale à l’effet d’obtenir d’elle une déclaration précise de ses intentions était partie de Vérone le 9 janvier 1796. Le Roi et d’Avaray en espéraient d’heureux effets. Mais la distance, la difficulté des communications les condamnaient à une longue attente que devait rendre plus pénible encore l’anxiété qui les dévorait. Les réflexions qu’ils échangeaient journellement les ramenaient sans cesse à la question de savoir si la princesse, en ne parlant pas du Duc d’Angoulême, avait voulu marquer qu’elle n’était pas disposée à l’épouser ou si, au contraire, sa résolution prise conformément aux vœux de son oncle, elle se réservait de la lui faire connaître par une voie sûre.

L’arrivée de M. de Rancy à Vérone, le 12, loin de diminuer leurs inquiétudes, les accrut. Il avait pu causer avec sa cousine

  1. Voyez la Revue du 15 novembre.