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retenu à Nohant pour le mieux connaître. Solange s’éprend. « Ma fille est fort éprise de son grand et beau cavalier. Lui est esclave et ne respire que par elle. » (À Poncy, 7 janvier 1847.) Il semble qu’on n’ait plus qu’à préparer la noce. Subitement, tout est rompu au début d’avril : « J’ai du chagrin moi-même, beaucoup de chagrin. Solange n’a pas voulu épouser l’homme qui l’aimait. Elle a été inconséquente, et un peu dure… » (Au même.) Évidemment, s’il devait y avoir rupture, il valait mieux, suivant la réflexion philosophique de Chopin à sa famille, que cela « arrivât avant le mariage qu’après[1]. » Mais ce n’était pas d’un bon augure pour l’avenir, et faisait prévoir d’autres coups de tête.

Que s’était-il donc passé ?

Dans l’intervalle, un nouveau personnage a surgi à l’horizon de Nohant : le sculpteur Clésinger.

Rien ne pourra désormais empêcher que la malheureuse destinée de Solange ne s’accomplisse.

Samuel Rocheblave.


    1842 à avril 1876, offre une des plus riches sources pour l’histoire intime de George Sand, de sa famille, de ses idées et de ses œuvres. Elle est inédite en très grande partie. 39 lettres seulement sur 226, ont paru dans la Correspondance imprimée. Nous ferons à ces documens autographes, qui sont en notre possession, les emprunts nécessaires pour combler certaines lacunes.

  1. Voyez l’ouvrage de Carlowicz, Souvenirs de Chopin, etc. (titre en polonais), p. 32. — (Varsovie, 1904).