que leurs concurrens ne font pas. Ce phénomène n’est pas encore complètement expliqué ; il semble que les frais généraux soient plus considérables dans les usines de Shanghaï que dans celles du Japon, et sans doute les Européens savent-ils moins bien tirer parti de la main-d’œuvre chinoise que les Japonais de la leur propre.
Si le commerce extérieur a fort augmenté, si l’industrie moderne est enfin née en Chine, la plus grande révolution qui ait eu lieu depuis 1895 dans le Céleste Empire, c’est la construction des chemins de fer. Le chemin de fer est en quelque sorte l’emblème et le symbole de la civilisation moderne. Il en est d’ailleurs l’instrument essentiel. La rapidité et l’intensité des échanges que permettent la vitesse et la capacité des trains en circulation, sont la condition nécessaire du développement du grand commerce et de la grande industrie. Voulant mettre en valeur les richesses de la Chine, voulant créer à leurs industries un débouché sur l’immense marché qu’elle offre, les Européens ont naturellement appliqué tous les moyens de pression dont ils disposaient auprès du gouvernement chinois pour se faire concéder des chemins de fer. Leurs efforts n’ont pas été vains puisqu’ils lui ont arraché, sinon la concession formelle, du moins la promesse de concession d’un réseau de 12 000 kilomètres, qui s’étend des frontières de la Sibérie à celles de l’Indo-Chine, et des côtes du Pacifique à la vieille capitale de Singan-fou, la plus occidentale des grandes villes de l’Empire et le berceau de la puissance chinoise. C’est là un changement trop important pour que nous ne donnions pas le détail de ces voies ferrées :
kilom. | |
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De la frontière mandchoue à Port-Arthur | 1 900 |
De Kharbine à Vladivostok | 750 |
kilom. | |
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Réseau du Tchi-Li et prolongemens vers New-Chwang et Siu-Min-Ting | 815 |
Pékin à Feng-Shan | 200 |
kilom. | |
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Shanghaï à Wou-Soung. | 19 |
Shanghaï à Nankin | 290 |
Smi-Tchéou à Hang-Tchéou et Ningpo | 320 |
Canton à Kowloon (Anglais) | 150 |