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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 26.djvu/583

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500 mètres, c’est 25 centimes la tonne kilométrique ; c’est cinq fois plus cher que le tarif moyen de nos chemins de fer français, dix fois plus que celui des chemins de fer américains ; encore faut-il l’extrême bon marché des salaires en Chine pour que des transports si primitivement organisés ne soient pas plus coûteux.

La voie d’eau est préférable quand on en peut user. Elle est un peu moins lente, en général, encore que les jonques mettent parfois quatre ou cinq jours, voire une semaine à remonter de Tien-tsin à Pékin, ce qu’un train omnibus fait en quatre ou cinq heures ; la voile ne peut toujours servir et bien souvent il faut se faire haler, à bras d’homme naturellement ; mais surtout ce transport par eau est, comme en tous pays, infiniment moins coûteux : 7 sapèques en moyenne par picul et par 100 li, c’est-à-dire un peu plus d’un demi-centime par tonne et par kilomètre, tarif auquel il faut ajouter de menus frais pour le vin de riz, qu’on a coutume de payer aux bateliers, et pour l’encens destiné à se rendre les dieux propices. Les marchandises fragiles courent aussi moins de risques d’être brisées ou détériorées. Malheureusement, les voies navigables sont loin de desservir tout le pays, et il en est très peu de vraiment bonnes : le bas Yang-tzé de la mer à Itchang, quelques portions de ses affluens, notamment de la rivière Han, qui s’y jette à Han-Kéou, le Si-Kiang ou fleuve de l’Ouest, dont l’embouchure, voisine de Canton, est reliée à cette ville par divers canaux, quelques fleuves côtiers sur une partie de leurs cours, sont les seules qu’on puisse qualifier d’aisément et de régulièrement praticables. La plupart des autres sont encombrées de bancs de sable ou coupées de rapides ;