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D’autres Ritualistes, au contraire, exaspérés par les conversions qui se faisaient autour d’eux, et craignant d’en être compromis, les attaquaient avec une âpreté extrême, et se montraient, dans leurs écrits, plus passionnément anti-papistes que les plus protestans des Low churchmen. Entre tous, dans ce genre, il convient de citer le Rev. Litlledale[1]. Champion ardent du nouveau cérémonial, membre important de la Société de la Sainte-Croix, ami et protecteur des sisterhoods, ayant multiplié les écrits pour défendre et propager les idées du Ritualisme extrême, à ce point résolu à répudier la tradition protestante qu’il proclamait la « scélératesse absolue » de ces réformateurs anglais que les evangelicals honoraient comme des saints et des martyrs[2], il publiait cependant, en 1879, sous ce titre : Plain reasons against joining the Church of Rome, un écrit qui eut une action considérable et que des écrivains catholiques durent s’appliquer à réfuter[3]. Peu de livres témoignent d’une animosité plus âpre et plus habile à ranimer les préventions de l’opinion anglaise contre l’Eglise de Rome et à éloigner de cette Église ceux qui se sentaient attirés vers elle. Ne faut-il pas d’ailleurs se rappeler que si les Ritualistes, par certains côtés, semblaient si près du catholicisme, ils en demeuraient, par d’autres, plus éloignés que personne. Il suffisait de les voir à l’œuvre, se faisant leur Credo et leur culte suivant la volonté ou même le caprice de chacun, n’acceptant le contrôle d’aucune autorité religieuse, pour reconnaître en eux, poussé souvent à l’extrême, le

  1. Sur le rôle ritualiste de Litlledale, cf. Memories of a Sister of S. Saviour’s Priory, p. 188 à 206.
  2. A Lecture delivered in the Assembly Rooms, Liverpool, 25 avril 1868.
  3. Cf. notamment A Reply to Litlledale’s Plain Reasons, par le Rev. Ryder, supérieur de l’Oratoire de Birmingham.