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LA
CONJURATION DE CATILINA

III[1]
LES CATILINAIRES


I

Pendant que Catilina travaillait à organiser sa conspiration à Rome et dans l’Italie, il avait pris une résolution dont nous sommes d’abord un peu étonnés : il s’était décidé, avant de prendre les armes, à essayer encore une fois la fortune d’une élection. Peut- être avait-il tort de mêler ensemble un complot et une candidature, mais on a vu quel était le prestige de la dignité consulaire et que les plus audacieux conspirateurs hésitaient à tenter leur entreprise tant qu’ils n’en avaient pas été revêtus. Catilina d’ailleurs avait toujours les yeux sur Sylla, qui était son maître et son modèle, et il espérait arriver comme lui par le consulat au pouvoir suprême. Il se mit donc de nouveau sur les rangs aux comices électoraux pour 692.

La lutte était sérieuse, et les concurrens redoutables. Nous connaissons parmi eux Servius Sulpicius, le plus grand jurisconsulte de ce temps ; D. Junius Silanus, un honnête homme, sans grand éclat, mais riche et généreux qui, pendant qu’il était édile,

  1. Voyez la Revue du 15 mars et du 1er avril.