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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/707

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nuageuses que les détonations du tonnerre ne parviennent point à rompre. Et, enfin, en accordant, contre toute apparence, que l’effet soit réel, sa nature resterait absolument mystérieuse.

Entre les deux camps, il y a cependant des juges tout indiqués. Ce sont les hommes disciplinés par la méthode expérimentale et habitués à la recherche, scientifique : ce sont les savans, les physiciens comme M. J. Violle, ou les météorologistes de profession comme M. Plumandon. Les résultats de chaque expérience de tir ne peuvent pas être et ne sont pas, en effet, tellement souverains, tellement uniformes » tellement indépendans du moment, de l’étendue, des conditions de l’intervention, que le jugement s’impose d’emblée et en quelque sorte de piano. Les faits, dans les conditions imparfaites où ils ont été observés, semblent tantôt favorables, tantôt défavorables. Il faut les soumettre à la critique et les interpréter correctement. Il est utile, pour cela, de posséder, outre l’habitude du contrôle scientifique, des connaissances précises sur les forces que l’on combat, c’est-à-dire sur les orages, sur la constitution des nuages et sur la formation de la grêle. Les physiciens et les météorologistes instruits sur ces matières, semblent indiqués pour ce rôle d’arbitres. C’est à eux, d’ailleurs, que s’adressent les intéressés. « Ce que nous souhaitons ardemment, déclarent MM. Chatillon et Blanc, c’est une entente cordiale entre la science et la pratique. Que les savans contrôlent les faits que nous leur apportons et ne les mettent plus systématiquement en doute. Eux-mêmes sont loin d’être fixés sur le mode de formation de la grêle. Nos expériences pourront peut-être leur fournir d’utiles renseignemens et les conduire à la découverte de la vérité. »

Cet appel a été entendu : quelques savans se sont mêlés aux praticiens dans les congrès agricoles où se discutent ces questions ; et ce sont les résultats de ce concours d’efforts qu’il nous faut maintenant examiner.


III

La troisième réunion du Congrès international de défense contre la grêle se tint à Lyon les 15, 16 et 17 novembre 1901. Près de deux mille assistans plus ou moins directement intéressés à la viticulture y prirent part. Vingt-cinq rapports spéciaux firent connaître les résultats du tir au canon dans les différens pays représentés, France, Italie, Autriche, Hongrie, Suisse, Espagne et Russie. Un rapport général dû à M. Plumandon, météorologiste à l’Observatoire du Puy de Dôme,