Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/804

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
ET
L’ALLIANCE SAVOYARDE

II[1]
LA VIE A LA COUR DE 1709 A 1711


I

Malgré ces calamités, la vie de cour continuait, non pas animée et brillante comme au temps de ces gais carnavals où les fêtes succédaient aux fêtes en l’honneur de la jeune Duchesse de Bourgogne, mais non point aussi triste et aussi dénuée de plaisirs qu’avec nos idées modernes nous serions tentés de l’imaginer. Il n’entrait pas dans la politique de Louis XIV de permettre que la Cour s’assombrît outre mesure, car c’eût été avouer sa défaite, et son légitime orgueil ne lui permettait pas un pareil aveu. Nous avons vu qu’au lendemain d’Hochstædt il n’avait décommandé aucune fête, et que lui-même avait voulu paraître à un bal masqué au lendemain de Ramillies. S’il n’avait tenu qu’à lui, l’année 1709 aurait encore vu des bals, car il pensait (Mme de Maintenon nous l’apprend) « qu’il serait aussi bon de ne pas donner au monde l’idée de l’accablement de la France. »

  1. Voyez la Revue du 1er juin.