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momentanément au moins, à des expériences de ce genre. Elles n’ont pas été reprises. Il est douteux du reste que les résultats eussent été les mêmes à Brest qu’à Toulon ; la visibilité sous-marine n’est possible en effet, même du haut d’un ballon, que par des eaux claires et des temps calmes. Or ces temps sont très rares sur les côtes de Bretagne ; et la manœuvre d’un ballon à bord d’un bateau, toujours très délicate, semble devoir être difficilement pratique sur nos côtes si venteuses de l’Océan.

D’ailleurs il ne suffit pas de voir une roche de loin ; il faut ensuite aller sur sa tête et s’y placer exactement pour déterminer son brassiage et sa position. Celle-ci peut être obtenue, au moins approximativement, par des angles mesurés du ballon ; mais le brassiage ne peut être déterminé que sur la roche elle-même ; et il faudrait toujours finalement recourir aux embarcations.

Aussi, en dépit de toutes ces tentatives, du reste très intéressantes et qui donneront peut-être des résultats dans l’avenir, est-ce toujours avec les embarcations qu’on cherche et qu’on trouve le plus souvent les roches sous l’eau. Les sondes très serrées et méthodiques telles qu’on les fait maintenant, si elles ne constituent pas un moyen infaillible de trouver les roches, en facilitent cependant grandement les recherches.

A l’examen minutieux des sondes ainsi obtenues, l’hydrographe qui a l’habitude et le flair de son métier, devine l’endroit où doit se trouver une tête de roche ; il y retourne, — à basse mer, de manière à diminuer autant que possible la couche d’eau interposée ; — trois ou quatre embarcations, munies de sondeurs, l’accompagnent ; chacune explore une zone déterminée, définie par de petites bouées en liège qu’on déplace au fur et à mesure qu’on trouve de plus petits fonds ; la zone d’exploration se rétrécit ainsi de plus en plus, et il est rare que de cette façon on ne finisse pas par arriver sur le sommet cherché.

C’est par ce procédé, un peu long peut-être, mais régulier et sûr, que l’on a trouvé dans ces dernières années plus d’une centaine de roches, dont plusieurs très dangereuses, situées dans des passes fréquentées, et inconnues des meilleurs pilotes et des pêcheurs.

Nous parlons des pêcheurs. Leur assistance est généralement très utile pour les travaux de ce genre ; elle ne doit pas être négligée par les hydrographes. Pratiquant toujours les mêmes