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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 29.djvu/371

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lopper cette distinction entre les deux psychismes, qui n’est pas encore banale et qui est cependant la seule manière de limiter les prétentions de l’hypnotisme thérapeutique et de répondre aux objections que ces prétentions soulèvent.


En définitive, la psychothérapie inférieure, ou thérapeutique suggestive, a l’inconvénient de ne pas fortifier la volonté supérieure, l’unité et la personnalité du moi, de faciliter et d’accroître la désagrégation sus-polygonale, d’aggraver la séparation des deux psychismes.

C’est de là que découlent les contre-indications de ces procédés de médication psychique.


Faut-il conclure de là à la condamnation absolue et définitive de ce moyen thérapeutique ? Je ne le crois pas.

L’opium, le chloroforme et la digitale sont des poisons violens qui, dans certains cas, font le plus grand mal, qui par conséquent sont parfois formellement contre-indiqués. Cela n’empêche pas que, dans d’autres cas, les mêmes agens, bien maniés et donnés suivant les indications, peuvent faire beaucoup de bien et sauver même la vie de quelques-uns.

De même, l’hypnotisme n’est pas un moyen indifférent et inoffensif. Il peut faire du mal à certains sujets. Il ne faut donc pas le considérer comme un amusement. C’est un agent médical dont il faut savoir dans chaque cas déterminer les indications et les contre-indications.

Dans un article comme celui-ci je peux grouper sous les trois chefs suivans les principes qui doivent présider à cette détermination et qui sont comme les conclusions de ce paragraphe :

1o L’hypnotisme, n’étant pas inoffensif et ayant ses contre-indications comme ses indications, ne doit être employé (comme tous les agens thérapeutiques ordinaires) que médicalement et par un médecin expérimenté ;

2o Il ne faut pas demander à la suggestion la guérison d’un état purement mental ni même d’une névrose grave et profonde comme l’hystérie ;

3o L’indication capitale de l’hypnotisme en thérapeutique est fournie par les localisations précises, étroites et tenaces, des névroses et spécialement de l’hystérie.

Comme le disait déjà Blocq, en 1889, il faut, pour appliquer