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L’ÉCOLE PRIMAIRE
ET
LE PATRIOTISME

II[1]
LA CRISE ACTUELLE

Que l’école de l’heure présente ne ressemble que fort médiocrement à celle d’il y a vingt ans, telle que la conçurent et la fondèrent les Paul Bert, les Ferry, les Goblet, c’est ce qui résulte des déclarations légitimement chagrines de M. René Goblet, le seul survivant parmi ces trois initiateurs, et c’est ce que confirment, sans ambages, les chefs eux-mêmes de notre enseignement primaire. Rien de plus instructif, à cet égard, qu’un article de M. Devinat, paru dans l’École nouvelle à la fin de 1903. M. Devinat fait autorité : directeur de l’École normale d’Auteuil, éducateur de ces jeunes hommes qui bientôt élèveront l’enfance parisienne, il les voit sentir, les écoute parler, les observe, les ausculte. L’auscultation d’ailleurs est facile : lorsque ces futurs maîtres chantent l’Internationale, M. Devinat peut comprendre, sans l’ennui d’une longue enquête, quel est l’état d’esprit où ils se complaisent aujourd’hui, et qu’ils propageront demain. C’est un homme informé que M. Devinat : son diagnostic a du prix.

  1. Voyez la Revue du 1er septembre.