maximes qui ont quelque air de famille avec celles de La Rocnefoucauld. Comme si celui-ci s’était vanté de n’avoir jamais lu aucun des moralistes qui l’avaient précédé ! Et comme si tous ses éditeurs n’avaient pas coutume de le confronter avec tous ses confrères en scepticisme : Cette clef des Maximes, c’est la clef pour serrures de portes ouvertes[1].
Et voici, pour continuer la série de ce que M. Dreyfus-Brisac appelle complaisamment des « études littéraires comparées » : Plagiais ou réminiscences, ou le jardin de Racine. D’un adversaire déclaré de Boileau, on ne peut attendre une admiration forcenée pour les vers de Racine. Nous souhaiterions seulement que le parti pris lui eût inspiré quelque argument encore inédit, et l’eût mis sur la piste de quelque objection qui lui fût personnelle. Les détracteurs systématiques et les esprits faux ont leur rôle dans l’histoire des œuvres d’un écrivain. Leurs attaques ont leur manière d’utilité : elles provoquent la riposte. L’effort qu’on fait pour y répondre est salutaire : en nous obligeant à pénétrer plus profondément dans le génie d’un auteur, il nous aide à y faire de nouvelles découvertes. C’est ainsi que se renouvelle l’étude des maîtres, que ce soit un Racine ou un Victor Hugo, et un Dante ou un Shakspeare. Ce qui ne sert à rien, c’est de reprendre de vieilles querelles, vidées depuis longtemps, et de
- ↑ Comme Sainte-Beuve se plaisait à glisser, entre deux articles de critique, quelques vers de sa façon, M. Dreyfus-Brisac, entre des Mimes de Baïf et des Maximes de la Rochefoucauld insère quelques aphorismes versifiés qu’il intitule : Nouveaux Mimes et dont il nous laisse à deviner l’auteur. En voici de politiques :
- Les alliances ni les guerres
- N’ont jamais été populaires ;
- L’homme est brutal, la femme vexe
- Mais la douceur n’a pas de sexe ;
- On mange au spectacle des sous,
- On secoue au logis ses poux ;
- En regardant une jeune Arabe battre son linge :
- Nous avons des yeux pour brûler
- Nous avons des pieds pour fouler.
- Un salon n’est pas où l’on cause
- L’un y pose et l’autre s’impose.