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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 29.djvu/688

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UNE
GRANDE COLONIE ANGLAISE

ORGANISATION DE L’EMPIRE HINDOU

On nous a souvent reproché de réserver en quelque sorte le monopole de notre attention aux choses de la politique intérieure et de n’accorder qu’une oreille distraite, qu’un regard indifférent à ce qui se passe de l’autre côté de nos frontières. Le grief n’est pas sans une apparence de vérité, et nous sommes obligés de convenir que les questions étrangères n’éveillent point d’ordinaire dans l’esprit de nos concitoyens toute la curiosité qu’il faudrait. Sur la foi d’une documentation insuffisante, ceux-ci acceptent trop volontiers des jugemens hâtifs et les résument en formules. De là, une tendance regrettable soit aux dédains irréfléchis, soit aux admirations conventionnelles qu’inspirent parfois uniquement la mode et le snobisme. Cette légèreté, dont nous avons déjà pâti gravement en maintes occasions, devient un vrai péril depuis que nous nous sommes si fort engoués d’expansion coloniale et que nos hommes politiques se sont mis en tête de nous grever d’un immense empire exotique. La plus élémentaire prudence nous commande de savoir ce qui se passe sur les terres lointaines où se donnent carrière en ce moment les ambitions du monde entier. Or, de tous les peuples qui sont nos rivaux et nos concurrens, celui qu’il nous importe le plus de bien connaître, celui dont nous