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soigneusement reproduits dans les Notes, sous la rubrique : Première version. Mais quelle ne fut pas ma surprise d’avoir à constater, à chaque page, les innombrables changemens de ponctuation, les fautes de lecture, les graves altérations du texte, dont les anciens éditeurs, sans en excepter M. Gabriel de Chénier, le moins pardonnable de tous puisqu’il détenait les manuscrits, ont, en plus d’un endroit, défiguré les vers des Bucoliques.


Les manuscrits légués à la Bibliothèque Nationale par M. Gabriel de Chénier, fils de Sauveur et neveu du poète, forment quatre volumes in-4o de vingt-huit centimètres de long sur vingt-trois de large, reliés en demi-parchemin. Les trois premiers, cotés FR. Nouv. Acq. 6848-6849-6850, contiennent les poésies ; le quatrième, les œuvres en prose.

Les œuvres poétiques sont distribuées comme suit : Tome I : Églogues ; Tome II : Satires, Poésies diverses ; Tome III : Élégies, Epîtres, Odes, etc. Ce dernier volume, à ses dernières pages, garde, précieusement sertis dans un vergé plus fort, les célèbres Iambes transcrits sur les deux faces d’étroites et longues bandes de papier très mince, en caractères microscopiques, d’une netteté singulière, qui ne peuvent être lus qu’à la loupe.


Le Tome I, le seul dont nous ayons à nous occuper ici, renferme les Bucoliques auxquelles le titre partiel d’Eglogues a été improprement attribué. Il se compose de 218 pages chiffrées par M. Gabriel de Chénier. Ce volume, en faisant abstraction des titres, annotations et essais de classification du donateur, comprend cent onze feuillets autographes de toutes dimensions, variant de quatre à vingt-quatre centimètres, collés au hasard ou suivant une méthode inexpliquée, sur des onglets d’un papier de couleur jaune ; en outre, un billet en vers italiens dédiés à Mary Cosway ; enfin, deux courtes pièces recopiées par M. Gabriel de Chénier sur les originaux donnés par lui à des personnes de sa famille. J’y ai ajouté les deux morceaux du poème de Clytie, retrouvés par Becq de Fouquières aux Élégies où ils avaient été ineptement rangés, ainsi que le Faune, les vers imités de Bion, et la courte pièce intitulée Bel Astre de Vénus ; le Retour d’Ulysse repris au Théâtre et le beau fragment d’Orphée inséré dans l’Hermès sans raison déterminante, puisqu’il n’en porte pas le A caractéristique. Mais j’ai cru devoir retrancher, en les