m’occuperai de l’ouvrage plus étendu et plus important que je prépare sur le même sujet.
Il est difficile d’avoir à présent les lettres des évêques ; on les aura plus tard, et tout sera connu. La masse du clergé est excellente, pleine de foi et pleine de chaleur pour toutes les vraies doctrines. Il est bien à désirer qu’on profite de cette disposition qui peut n’être pas éternelle. L’évêque de Chartres se plaint qu’on l’ait forcé de publier sa lettre ; elle lui a fait perdre, dit-il, la confiance des prêtres. Il n’a pas trouvé autour de lui une personne qui voulût seulement écrire sur une bande de papier le nom de ceux auxquels il a jugé bon d’envoyer cette pauvre lettre ; il lui a fallu employer pour cela des élèves de son petit séminaire. Ab uno disce omnes. Adieu, cher et digne ami ; priez pour moi, j’ai grand besoin, sous tous les rapports, des secours d’en haut Tuissimus in Xto.
Paris, 15 novembre 1826.
Il y a un temps infini que je ne vous ai écrit, mon cher et respectable ami ; mes occupations presque sans nombre, et ma mauvaise santé en sont la cause. En ce moment même je suis très souffrant. Il me faudrait du repos : où le prendre ? Les tracasseries et les affaires arrivent de tous côtés. Comment laisser aller les choses dans des circonstances si critiques ? Le devoir ne le permet pas ; quelque peu de chose que je sois, je sers au moins à encourager, à réunir les vrais soldats de J.-C. et de son Eglise. Ils ne sont pas nombreux dans ces temps de lâcheté. Oh ! mon Dieu, en quel siècle vivons-nous ! Et encore ce que nous voyons n’est rien ; nous touchons à de bien plus grands maux, à la plus terrible persécution, peut-être, que le nom chrétien ait encore éprouvé. Prions, prions. Je vois le schisme près d’éclater. Presque tout ce qui a du pouvoir le veut. Le ministère ecclésiastique y marche à grands pas. On ne se fait pas d’idée de la rage de ces gens-là contre R[ome] et contre ceux qui lui demeurent fidèles. Corruption, violence, menaces, impostures, il n’est pas de moyens qu’ils n’emploient, secondés en cela par quelques évêques, pour détacher le clergé du Saint-Siège et pour pervertir renseignement. Ce n’est pas tout, ils ont tenté d’obtenir du Pape, pour les évêques, une permission universelle d’accorder les dispenses matrimoniales : ce qui romprait à peu près le dernier