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attendant et je ne connais pas encore ta voix qui remplacera la nôtre pour défendre la religion qui ne fut jamais plus audacieusement attaquée. Mais qui se soucie d’elle ? Le mot de saint Paul semble avoir été dit pour les hommes de ce temps : Omnes quærunt quæ sua sunt, non quæ Jesu Christi.

Je vous remercie des brochures que vous m’avez envoyées. Malheureusement il n’y a plus moyen d’en parler. Veuillez remercier pour moi Mme P… de son souvenir et lui présenter mes tendres et respectueux hommages. On m’avait assuré qu’elle était à Rome, ce dont je m’étais beaucoup réjoui par égoïsme. Je vous réitère, mon cher et respectable ami, l’assurance de ma vieille et inaltérable affection.


1832


Rome, le 10 avril 1832.

Je tâcherai, mon cher ami, de voir demain Mme Kinielow, et je la verrai avec le regret de ne pouvoir cultiver une connaissance aussi agréable, devant partir dans la semaine pour Frascati, où je vais chercher un peu de santé et un peu de loisir pour travailler, s’il m’est possible. J’ai toujours été souffrant depuis mon arrivée à Rome, dont l’air et le climat variable, plus dur en somme que le nôtre, ne me convient pas.

La collection que vous me demandez n’existe point, comme je m’en suis assuré aussitôt après avoir reçu votre lettre. On a seulement fait imprimer un petit nombre de discours, qui sont bien, parmi les choses insignifiantes, ce qu’il y a de plus insignifiant. Si néanmoins vous le désirez, je les ferai chercher et vous les enverrai. Mais ce serait, je le répète, une dépense tout à fait perdue.

Quant à nos affaires ici, les difficultés que nous y avons rencontrées, ont eu pour origine les intrigues des Jésuites et des réfugiés français. Puis sont venues les puissances avec leurs notes diplomatiques et l’influence prédominante de leurs ambassadeurs. Tous nos adversaires, sans distinction, voulaient deux choses : que nous n’eussions pas d’audience du Pape, et que nos doctrines ne fussent point examinées. Le Pape nous a reçus et très bien reçus, et l’on examine nos doctrines. Ainsi, sous ce rapport, notre triomphe a été complet. Pour ce qui est maintenant du jugement que nous sollicitons, le résultat en soi n’en