faut préserver pour le lendemain du combat. Ces fonds auraient pu être remplis d’eau, sans que le navire, soutenu par son radeau, cessât de flotter d’aplomb.
Une précaution accessoire contre l’envahissement de la mer, précaution souvent reproduite plus tard, en France et ailleurs, fut, dès 1872, l’établissement, à l’intérieur de la muraille, d’un chapelet de petites cellules, dont le bourrage à l’aide de substances donnant à peu près l’étanchéité, représente, sur les navires en fer, l’équivalent du tamponnage des trous de boulets à l’aide de tapes chassées à coups de maillet dans les anciennes murailles de bois. Ce chapelet de cellules, qui doit le nom de cofferdam à son adoption partielle et presque contemporaine en Angleterre, a pour complément nécessaire un tuyautage d’épuisement d’eau desservant une seconde file de cellules contiguë qui forme corridor. Le bourrage du cofferdam et la manœuvre des prises d’eau du corridor sont des opérations délicates à accomplir au cours du combat ; on ne pourrait guère les exécuter qu’après l’action. Il serait précieux d’avoir le cofferdam bourré d’avance de matières capables de se refermer automatiquement derrière les projectiles. Divers essais ont été tentés en ce sens, mais aucune des substances expérimentées n’a paru mériter d’être adoptée définitivement.
Un second complément, plus nécessaire que le cofferdam pour assurer l’effet de la tranche cellulaire, consiste dans la protection des écoutilles du pont blindé. Cette protection a un double but : arrêter les projectiles qui pourraient pénétrer dans les fonds par les écoutilles, et arrêter l’eau qui y entrerait à la suite d’un projectile traversant la tranche cellulaire au-dessus d’une écoutille. Ce double effet était obtenu, dans le projet de 1872, à l’aide de tambours blindés entourant les écoutilles sur toute la hauteur de la tranche cellulaire. En raison de la tactique nouvelle, prévue comme conséquence obligée du nouveau système de protection, les murailles des tambours avaient été orientées de manière à faire ricocher les projectiles reçus du travers. Je supprimai presque entièrement cette cuirasse, dans les variantes de 1873, et cela à la suggestion de l’amiral Serre, rapporteur auprès du Conseil des travaux. La protection contre les projectiles fut alors demandée à de simples surbaux blindant la base des tambours, et la protection contre l’eau obtenue par des dispositions de cofferdam. La multiplicité actuelle