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LA JEUNESSE DE MOZART

III
PARIS ET VERSAILLES[1])
(18 NOVEMBRE 1763 — 8 JANVIER 1764)


I. — L’ARRIVEE A PARIS

Dans sa première lettre de Paris, le 8 décembre 1763, Léopold Mozart écrivait aux Hagenauer : « Le 18 novembre, nous sommes arrivés ici, dans la maison de l’ambassadeur de Bavière, comte d’Eyck, qui nous a reçus très amicalement, et nous a fait préparer chez lui une chambre où nous sommes logés fort à l’aise : avantage dont nous sommes redevables à la recommandation de la famille de la comtesse d’Eyck. »

Le comte d’Eyck, envoyé extraordinaire de l’électeur de Bavière à la cour de France, avait loué et habitait, depuis 1753, l’Hôtel de Beauvais, entre la rue Saint-Antoine et la rue de Jouy. C’était, cet hôtel, une des plus célèbres et des plus magnifiques maisons de Paris, une de celles où l’architecture du XVIIe siècle

  1. Voyez la Revue du 1er avril et du 1er novembre 1904. — Je ne puis songer à indiquer ici les sources, très diverses, qui m’ont servi pour cet article et pour le suivant : je me suis vraiment efforcé d’interroger tous les documens, livres et journaux, partitions, portraits, capables de m’aider à reconstituer, presque jour par jour, l’histoire du premier séjour de Mozart en France. Mais il faut que je dise, au moins, de quel profit particulier m’a été l’ouvrage de M. Michel Brenet sur les Concerts en France sous l’ancien Régime (1 vol. in-18, Fischbacher, 1900), le meilleur tableau qu’on nous ait donné de la vie musicale française d’autrefois.