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l’organisation générale du culte ? » libres individuellement de s’entr’aider les unes les autres ? et toutes ensemble d’avoir « une administration ou une direction centrale ? » S’il ne nous appartient pas de décider la question, il faudra que l’assemblée des évêques de France la décide ; et il ne suffira pas qu’elle la décide contre les associations cultuelles, mais il faudra qu’elle dise expressément le régime qu’elle propose de substituer en France à celui de ces associations. Nous ne craindrons pas d’ajouter que ce régime de l’association cultuelle aura toujours sur tout autre, comme régime de transition, le très grand avantage de maintenir notre organisation religieuse dans les données du Concordat.


III

On nous demandera sans doute, sur cette conclusion, de quoi nous nous plaignons donc, et nous répondrons sans difficulté : « Nous nous plaignons qu’on ait dénoncé le Concordat de 1802 sans avoir essayé seulement d’en négocier l’amélioration ; — nous nous plaignons que, du fait même et par une conséquence forcée de cette dénonciation, la France ait rompu tous rapports avec une puissance qu’il ne suffit pas de méconnaître pour la supprimer, ni de dédaigner pour l’anéantir ; — nous nous plaignons que des résolutions qui sont de nature à modifier toute la politique intérieure, et extérieure, d’un grand pays aient été prises ab irato, par un seul homme, et en dehors de toute consultation de l’opinion ; — nous nous plaignons qu’en supprimant les quarante millions du budget des cultes on viole un engagement d’honneur publiquement et solennellement pris ; — et nous nous plaignons encore que, si l’on voulait faire la séparation loyale de l’Église et de l’État, on ne se soit pas borné à un article unique, portant qu’à dater de tel jour les Églises rentreraient dans le droit commun des associations. » Quelqu’un a dit à ce propos : « Tout le mal vient de ce que la loi organique sur le droit d’association est à la fois trop compliquée et trop étriquée : trop compliquée, car elle a une série de compartimens où l’on se perd ; trop étriquée, puisque, dès qu’il s’agit d’une association quelconque, elle ne peut se caser dans aucun de ces compartimens, ce qui oblige à faire une loi spéciale. » On ne saurait mieux dire que M. Charles Gide, de qui sont ces paroles, dans une remarquable