Sans doute on exige que les postulans :
1° N’aient aucune fortune personnelle ;
2° Soient âgés de soixante ans ;
3° Justifient de trente années de services paroissiaux ;
Mais il y a toute la gamme des présentations, des enquêtes et des suppliques, ce qui faisait écrire à l’abbé Tounissoux :
« Ce sont ici moins des pensions que de simples secours, puisqu’il faut supplier humblement et longtemps pour les obtenir, et que, même avec ces conditions, le prêtre infirme n’est pas plus assuré de les obtenir que le mendiant n’est assuré d’obtenir l’aumône qu’il demande au passant. »
Il est d’ailleurs intéressant de considérer à cet égard la statistique no 3 de l’administration des Cultes qui, dans sa dernière page (édition de 1904), donne la situation des pensions accordées au 31 décembre 1903. Les prêtres qui en ont bénéficié sont au nombre de 927. Ils sont très irrégulièrement répartis parmi les diocèses. C’est ainsi qu’il n’y a qu’un secours dans l’Ariège, le Calvados, l’Eure-et-Loir, l’Ille-et-Vilaine, la Manche, l’Algérie ; deux dans les Ardennes, l’Aube, la Creuse, le Finistère, l’Indre-et-Loire, la Loire-Inférieure, la Mayenne, la Haute-Savoie, les Deux-Sèvres, — tandis que nous trouvons des chiffres bien plus élevés dans certains autres départemens : Hautes-Alpes, 24 ; Alpes-Maritimes, 23 ; Aude, 27 ; Aveyron, 48 ; Bouches-du-Rhône, 23 ; Cantal, 39 ; Gard, 30 ; Isère, 37 ; Haute-Loire, 26 ; Lot-et-Garonne, 25 ; Lozère, 29 ; Tarn, 36, etc. A quoi attribuer ces différences ? Nous ne nous attarderons pas à une question aussi embarrassante, qui sortirait peut-être du cadre de notre étude.
Quoi qu’il en soit, ce court aperçu peut sans doute montrer que la Caisse nationale des retraites ecclésiastiques aussi bien que les caisses diocésaines ne donnent aux prêtres âgés et infirmes que l’assurance d’un avenir incertain. De telles pensions sont exposées à tous les risques qui s’attachent à l’attribution d’un secours que rien, ni personne, ne garantit.
Mais aujourd’hui une préoccupation plus grave doit s’emparer de tous les prêtres qui pouvaient même escompter ces secours. Que deviendront ces deux organismes lors de la séparation des Églises et de l’État ?
N’oublions pas que le gouvernement connaît les ressources