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prêtre d’avoir recours directement à cette Caisse nationale. Si beaucoup ne le font pas, c’est qu’ils l’ignorent ; la Société aura eu le mérite d’être pour ceux-là une révélation en leur montrant que le droit commun a bien ses avantages.

Les allocations renouvelables et les secours d’invalidité seront la part offerte aux sociétaires dans les bénéfices de la mutualité, c’est-à-dire de l’aide mutuelle. Ils n’auraient pas droit à ces allocations s’ils s’adressaient directement à la Caisse nationale des Retraites pour la vieillesse. En effet, à côté des capitaux qui ne feront que passer de la Société à la Caisse nationale, on constituera une caisse sociale alimentée de la façon suivante :

1° Une quote-part fournie par les participans. Ils montreront ainsi leur esprit de confraternité.

2° Puis, la masse provenant des dons, subventions des fidèles qui pourront être membres honoraires de la Société, legs dont l’acceptation pourra être accordée sans passer par les conditions abusives imposées aux caisses diocésaines, etc. Une telle caisse sociale sera susceptible de devenir très riche. Elle permettra à l’assemblée générale de la Société d’accorder aux participans infirmes ou âgés, et dans les termes des statuts, des allocations qui viendront sensiblement augmenter la pension garantie et fixe due à leur prévoyance personnelle (livret individuel de la Caisse nationale des Retraites). Il faut songer, en effet, que la pension de vieillesse, pour être assez forte, ne s’acquiert que par des versemens relativement élevés ou par des versemens effectués lorsqu’on est encore jeune. A quarante-cinq, cinquante ans, il est trop tard pour penser à se constituer cette pension. Les allocations de vieillesse ou d’infirmités viendront remédier à l’imprévoyance des uns et récompenser la prévoyance des autres.

C’est là qu’une intéressante combinaison pourra se produire avec les capitaux des caisses diocésaines qui semblent menacées.

On liquidera la caisse diocésaine. Puis les fonds de cette caisse seront nominalement répartis sur des livrets spéciaux fournis par la Société mutuelle aux-, prêtres fondateurs de ladite société. Cette répartition se fera proportionnellement aux années de ministère de chaque titulaire de ces livrets. Au décès du titulaire, le capital inscrit sur les livrets fait naturellement retour à la Société qui peut le répartir de nouveau.