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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 janvier.


Des quatre grandes élections qui doivent marquer le début de l’année 1906, deux ont déjà eu lieu, celles d’un tiers du Sénat et des présidens des deux Chambres ; mais il reste à procéder aux deux plus importantes, celles du Président de la République et de la Chambre des députés. Il est difficile de tirer des conclusions un peu nettes du renouvellement partiel du Sénat. Aucun parti n’y a remporté une victoire décisive : ils y ont tous conservé, à peu de chose près, leurs positions antérieures, sans accroissement ni diminutions appréciables. Elles ont maintenu et consacré le statu quo. Les libéraux ont gagné trois sièges ; ils auraient donc plus que leurs adversaires le droit de s’attribuer la victoire ; mais nous reconnaissons qu’elle est modeste et a coûté cher, puisque des hommes comme MM. Franck Chameau et Gustave Denis, qui honoraient leur parti par leur caractère et par leur talent, n’ont pas été réélus. La victoire est donc insuffisante, et elle le paraît d’autant plus que des espérances très légitimes ont été déçues par suite de fautes de tactique et de maladresses locales. Mais il ne sert de rien aujourd’hui de relever ces maladresses et ces fautes qu’on aurait pu éviter : dans les batailles électorales, comme dans les autres, il n’y a que les résultats qui comptent, et les résultats ont été ce que nous avons dit.

Ils s’expliquent d’ailleurs par deux motifs principaux. Le premier est que le corps électoral du Sénat, composé en grande majorité de maires et d’adjoints, est très sensible aux influences administratives : or ces influences continuent de procéder de l’esprit qui a animé les ministères Waldeck-Rousseau et Combes. Le second est que les électeurs, ou, comme on les appelle, les délégués, sont nommés par